PRESSE du projet small citizens

Derrière la brume, le soleil des grands lacs

L’objectif de la démarche ? Rassembler des artistes provenant de la région des Grands Lacs
en Afrique de l’Est afin de poursuivre la dynamique d’un secteur de Théâtre jeune public spécifique
dans la sous-région (Rwanda, Burundi et République Démocratique du Congo). Permettre
une recherche artistique commune, basée sur le partage des expériences de chacun et favorisant
le développement du réseau œuvrant pour le jeune public local.

Le concept fait preuve d’une originalité et d’un caractère singuliers : au-delà d’une simple réadaptation,
la volonté est de déconstruire totalement la première version pour donner carte blanche aux artistes impliqués. Développer un autre regard, une vision purement africaine de la thématique.”
– Loïc Bailly – Le petit Cyrano 165 Oct/Nov 2018

Les Grands Lacs dialoguent avec les Mille collines

Le point de départ du spectacle Les Enfants d’amazi est le même que celui du Petit peuple de
la brume créé par le Théâtre du Papyrus. “C’est un spectacle qui m’avait éblouie lorsque je l’ai découvert
à Huy. Cela faisait des années que je voulais les inviter à venir jouer au Rwanda”, confie la comédienne Carole Karemera formée en Belgique.

Du manque est née l’étincelle : l’idée de créer un spectacle adapté au public rwandais et africain
en creusant son quotidien. “C’est en Afrique qu’il y a le plus d’enfants dans le monde et on ne
crée pas pour eux, pourquoi ? Comment s’adresser à eux, que leur dire de l’état du monde
aujourd’hui ? On a beaucoup échangé par groupe, en s’interrogeant et en s’observant mutuellement
d’un territoire à l’autre.

Façonner un projet qui nous ressemble

Le projet s’est étalé sur deux ans et a impliqué des artistes de toute la région des Grands Lacs qui venaient régulièrement passer deux semaines à Kigali pour façonner ce projet commun. “Nous voulions les aider à trouver leur propre chemin de création ; c’est un processus long mais qui porte ses fruits et a créé une vraie famille.” Improvisations, rencontres, échanges sur le patrimoine culturel commun, “discussions sur la réalité vécue par les enfants dans nos régions, hier et aujourd’hui. Ils ont élaboré des tas de maquettes avec Christine Flasschoen. Petit à petit, on a resserré les différentes propositions.

On s’est notamment posé la question : pourquoi notre jeunesse ne se met-elle pas plus souvent en colère? Ce n’est pas du fatalisme ou de la résilience, seulement. Au Rwanda, le mot colère n’existe pas, on dit qu’on ‘prend sur soi’. On a travaillé sur cette réalité. Voir comment cela résonne avec notre tissu
culturel commun”. En libérant la parole et les souvenirs, le théâtre permet à chacun de se réapproprier son histoire.

– Karin Tshidimba – La Libre Belgique 29/11/2019